La puce d’eau en hameçon (Cercopagis pengoi) est un petit crustacé envahissant d’eau douce, appartenant au groupe du zooplancton. Son corps mesure en moyenne 2 mm, mais atteint environ 1 cm en incluant sa longue queue, qui représente environ 80 % de sa longueur totale. Cette queue forme un angle de 90° avec le reste du corps et se termine par une boucle en forme d’hameçon, d’où son nom. Elle est également munie de une à trois paires de petites épines le long de sa longueur. Le corps de la puce d’eau en hameçon est de couleur gris-blanc, presque transparent, avec un œil noir proéminent. Les femelles possèdent une poche incubatrice allongée et pointue sur leur dos pour protéger leur couvée. Ces caractéristiques distinctives permettent de différencier la puce d’eau en hameçon des autres cladocères indigènes, comme les daphnies, qui ont une queue bien plus courte et aussi du cladocère épineux dont sa queue représente seuelement 60 % de son corps.
La puce d’eau en hameçon aurait été introduite en Amérique du Nord par le biais des eaux de ballast de navires provenant d’Europe. Sa première détection officielle remonte à 1998, alors qu’elle a été observée à plusieurs endroits dans le lac Ontario, fixée aux lignes de pêche.
Elle peut se disperser naturellement au gré des courants, mais aussi très facilement par l’intermédiaire des activités nautiques et de pêche, comme les déplacements de bateaux, chaloupes, kayaks, motomarines, ou encore par le transport d’équipements contaminés tels que les lignes, filets, seaux d’appâts et combinaisons de plongeurs
La présence de la puce d’eau en hameçon peut entraîner des conséquences écologiques majeures et souvent irréversibles. Grâce à son mode de reproduction asexué, elle peut établir rapidement de nouvelles populations à partir de seulement quelques individus — une seule femelle peut suffire à coloniser un lac entier. Ces grandes populations consomment d’importantes quantités de zooplancton, ce qui modifie l’équilibre de l’écosystème en affectant l’abondance et la diversité des espèces. Ces changements nuisent directement aux poissons et aux invertébrés qui dépendent du zooplancton pour se nourrir. Sur le plan socioéconomique, cela peut entraîner une diminution de l’attrait pour la pêche, une baisse de la qualité de l’expérience récréative, ainsi que des pertes financières pour les exploitants de lacs envahis.
Il n’existe aucun moyen de lutte efficace contre la puce d’eau en hameçon. Elle compte peu de prédateurs. Sa longue queue épineuse repousse plusieurs d’entre eux. La prévention est cruciale. Une fois l’espèce établie dans un plan d’eau, son éradication est impossible. Aucune mesure de contrôle n’existe.
🛑 1. Nettoyer, vider, sécher! (voir video)
Nettoyez les embarcations, moteurs, ancres, remorques, pagaies, filets, et tout autre équipement nautique après chaque utilisation.
Videz toute l’eau (viviers, compartiments, seaux, etc.) avant de quitter un plan d’eau.
Laissez sécher l’équipement pendant au moins 5 jours avant de le réutiliser ailleurs.
📢 2. Sensibiliser et signaler
Informer les usagers (voisins, plaisanciers, touristes) sur les risques et les bonnes pratiques.
Signaler toute observation suspecte aux autorités locales ou organismes environnementaux.
🛠️ 3. Inspecter les équipements de péche
Vérifier les lignes ou leurres de péche